Martyna, Tantra Chamanique en Inde 2024

La première chose qui me vient à l’esprit quand je retourne à l’atelier en Inde, c’est l’odeur… des milliers d’odeurs, parfois très agréables, parfois étranges, fortes, la douceur qu’elles contiennent, le collant, le soleil, l’humidité, la netteté et l’expressivité.

L’odeur de la Terre, pleine de rouge, de soleil et d’ocre. La poussière flottait légèrement dans l’air tandis que les femmes du coin lissaient chaque jour les chemins avec des balais de palme, je ne sais trop pourquoi, peut-être juste pour pouvoir sourire aux autres et leur rappeler la joie de vivre.

L’odeur de la Terre lors d’un rituel où mon compagnon me recouvrait lentement, doucement de sable jusqu’à ce que je disparaisse complètement, fondant au rythme des tambours chamaniques. Cette expérience m’a montré à quel point nous sommes connectés à la Terre Mère, à son intérieur, qui palpite et nous envoie constamment des signaux. Synchronisation.

Je crois profondément en ce sens, dans le pouvoir dont nous pouvons puiser, sans oublier que nous devons rendre autant que nous recevons.

L’odeur de la mer le matin, légèrement inconsciente, je m’asseyais tous les jours au soleil sur le sable pour « ramper » lentement, avec foi, dans cette vie et maintenant je ris sérieusement ! Je souris à tous ces « je n’y arrive pas », « je vais sûrement me noyer », « Pourquoi ai-je besoin de tout ça », « je vais m’enfuir » car parfois il me semblait que c’était le plus mission difficile dans ma vie. Tomber dans les vagues le lendemain matin en pleine confiance et joie, ressentir la clarté de la vie.

L’odeur de la nature, les oiseaux qui nous accompagnaient chaque jour pendant les cours, apparaissant aux beaux moments, envoyant constamment des signes, les dauphins joyeux, tant attendus par tout le monde chaque matin, les chiens qui étaient un peu à l’image de nos peurs. Une belle végétation sauvage nous entoure de toutes parts.

L’odeur des gens, si je devais définir ce qui m’a le plus ému durant ces quelques semaines, c’était probablement les gens. Les relations, les mots, le mouvement, la danse, les corps, les sourires, les gestes, les larmes, les belles histoires, la communauté, les séparations. Nous sommes si fabuleux et étonnants, mais si ordinaires et simples. Nous pouvons nous nymphoser, naître de nouveau, mourir, en construisant constamment de nouvelles images de nous-mêmes. L’Inde nous a en quelque sorte connectés pour toujours, chacun de nous a pris une part de l’autre pour pouvoir s’habituer à soi-même.

Mon parfum, c’est comme la terre en Inde, profond et fort. Lors du dernier rituel près du feu, une image m’est venue : utilisez la vision de l’oiseau, essayez de regarder au-delà de votre perte personnelle, de votre moi personnel. Si vous ne le faites pas, votre perception du monde sera toujours déformée. Ne soyez pas comme ce petit animal qui se concentre uniquement sur sa queue.

Je suis tout et je traverse le monde !

Martyna